L’E-Lab de la Cité des Sciences a un an !

230 000 ! C’est le nombre de  visiteurs accueillies au 1er janvier 2020 depuis sa création….

Première bougie pour l’espace

Et il y a un an presque jour pour jour, le 19 février, j’avais eu l’honneur de visiter le tout nouvel espace permanent de 700m2 dédié au jeux vidéo, qui ouvrait ses portes à la Cité des Sciences de La Villette. Il s’apprêtait à accueillir ses premiers visiteurs et devait remplacer l’ancien espace du même nom qui n’offrait qu’un espace temporaire aux expositions depuis novembre 2017.

Mais pour tout dire,  le jeu vidéo a toujours eu sa place à la cité des sciences. Preuve en est, cette vidéo que vous trouverez sur le site de l’INA (La vidéo ici). Les images paraissent ternies mais le ton était donné. Oui le jeu vidéo est un objet technologique, oui, il s’explique par la science et oui, nous pouvions déjà en faire à l’époque l’objet socio-culturel qu’il est devenu !

Depuis 1986, La Cité des Sciences et de l’Industrie a pour vocation de vulgariser auprès du  grand public les connaissances scientifiques et techniques en lien avec les enjeux sociétaux. Comment expliquer alors que le jeu vidéo y était jusque-là, malgré la bonne volonté de l’institution, que sous-représenté au regard du nombre accru d’utilisateurs et du développement technologique qu’il observe depuis plusieurs décennies?  Je me posais la question il y a un an à peine de l’impact d’un tel constat ? je m’interrogeais sur le média, sur son devenir et me réjouissais de le voir enfin prendre une place juste dans son environnement sociétal, en entrant dans ce que j’avais nommé à l’époque le Panthéon de la Science.

Visite guidée

Cela ressemble d’un premier angle de vue une gigantesque salle d’arcade. Ok ça c‘est pour le côté attractif. Mais dans les faits, qu’y trouvons-nous ? Du rétrogaming, des jeux indépendants, une rétrospective de son histoire. Tout ou presque nous y est expliqué, et tout y est décortiqué, tout, et même le joueur. Les plus jeunes, s’ils sont a accompagnés, ne s’en apercevront pas mais difficile d’y échapper, sur des écrans, les  composantes physiologiques en utilisant certains outils comme l’encéphalographie, l’oculométrie et les constantes cardiaques, tout est affiché sur grand écran. Ses émotions sont filmées dans ses expressions non verbales. Et non, le joueur n’est pas passif !

Il se passe beaucoup de choses dans son corps, dans sa tête et au regard de certaines réactions émotionnelles nous pouvons affirmer qu’il se passe aussi pas mal de choses dans son matériel psychique.  Tout est interrogé et analysé de la vitesse de réaction, à l’impact de la réalité augmentée sur nos fonctions exécutives. Toutes ces données sont d’ailleurs consultables sur le site de la Cité des Sciences dans l’espace E-Lab.

Les premiers feed-backs

« Apprendre le Jeu-Vidéo », c’était le challenge lancé il y a un an de répondre aux questions de l’interactivité entre le jeu et le joueur, de se faire rencontrer les générations autour du vidéo-ludique afin de mieux lui rendre ses lettres de noblesse. Un an plus tard où en sommes-nous ?

« Défi relevé ! » nous affirment Alexandra, Philippe, Fabrice et Peter en charge de la session. J’en profite pour demander un feed-back un peu plus détaillé, parce que pour être sincère lorsque j’avais appris son ouverture, j’en attendais pas autant de cet espace l’air de rien. Les chiffres rendent compte de l’engouement du public, 230 000 visiteurs en 2019. Beaucoup de curieux au départ, des  familles surtout alors que le public visé était plutôt celle des jeunes adultes. Il y a plusieurs raisons de visiter l’E-Lab, soit on amène nos enfants au musée et on en profite pour découvrir cet espace ensemble et alors l’occasion est belle de parler du jeu vidéo, soit on amène nos enfants en leur promettant l’accès à cet espace en plus, ou bien encore ce sont les enfants qui emmènent leurs parents au musée. Alors oui dans tous les cas cela amène à la découverte ou redécouverte du vidéo-ludique mais cette fois sous un angle «plus sérieux».

Quoiqu’il en soit les raisons de la venue sont diverses mais aucun visiteur, à moins de n’être déjà venu, ne sait trop à quoi s’attendre réellement et même cet article sensé vous éclairer sur ce qui se passe dans ce lab ne suffira pas à vous le décrire.

Les fonctions de l’E-Lab

Il n’en reste pas moins que l’E-Lab a une fonction de médiation. Des animations, conférences, tables rondes, événements sont régulièrement organisés pour parler des aspects techniques, théoriques mais aussi ludiques du média. Cela dépend du médiateur et du public, de la population accueillie et des affinités de chacun. D’ailleurs l’E-Lab est accessible aux groupes scolaires sur réservation comme au grand public. Pour vous donner une petite idée, parmi tous mes événements organisés, la journée de présentation des Ping Awards du 26 octobre a accueilli 2 291 personnes, les journées autour du Jeu vidéo et du handicap des 28 et 29 septembre 1308, et la séance du 15 juin dédié au jeu vidéo au féminin 1345 ! Voilà de faire quoi battre le cœur de la Cité !

Visiter l’E-Lab, c’est se rendre observateur de la confrontation entre les générations d’utilisateurs. Pour Alexandra qui m’accueille, nous pouvons observer que des parents sont dans une sorte d’entre-deux. Il y a une bonne réception du vidéo-ludique dans son axe loisir mais juste comme un divertissement. Pour d’autres, le jeu-vidéo, c’est le diable, et enfin pour les derniers nous voyons des parents qui profitent de l’occasion pour inviter leurs enfants à un usage conscient du jeu vidéo à travers une meilleure connaissance de ses limites.

Les jeux sont livrés au regard de chacun, nous avons été surpris chez Psycheclic.com, de retrouver Just Cause sur un écran plus que géant en début d’exposition. Mais enfin « Just Cause » ce n’est pas pour les enfants. Le choix est assumé du côté de l’E-Lab. Pour eux, c’est important que les parents sachent à quoi jouent leurs enfants et je ne peux que les rejoindre sur ce point. Trop peu de parents s’intéressent aux contenus et en montrer un extrait est peut être un moindre mal ou une possibilité de « causer  juste » pour une fois entre parents et enfants. Si l’enfant se saisit de la manette nous pourrons d’ailleurs nous interroger sur le comment  du pourquoi il lui est si facile  d’utiliser le jeu. Ne jouerait-il pas à un jeu similaire ? L’E-Lab c’est cela aussi, il a un rôle  informatif et éducationnel.  Depuis novembre l’espace a d’ailleurs développer un nouvel atelier : « tu t’es vu quand t’as joué ? » : addiction, violence, PEGI, ? On y évoque les idées reçues pour parler et des études qui ont été faites et des propos de l’OMS.

L’avenir… 

Bientôt un espace sera dédié aux jeux mobiles qui rentrent plus facilement dans les maisons, les chambres et les poches de nos enfants.

Pour conclure, l’E-lab pour ses protagonistes est une expérience enrichissante, excitante, pleine de partages mais c’est avant tout un espace moderne, qui offre un contenu inscrit dans son temps et dans sa fonction informative.

L’équipe nous dira avoir hâte d’en faire en corps.

Souhaitons-leur de continuer à grandir avec leur temps comme la Cité des Sciences a toujours su faire.

 

1988 – Cité des Sciences (images de l’INA.fr)

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1 commentaire sur “L’E-Lab de la Cité des Sciences a un an !”

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