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Du balcon à la Toile
Ils sont jeunes, ils sont beaux, et s’ils ne sentent pas vraiment le sable chaud, ils offrent de leur fenêtre à tous un instant de bonheur qui se répend, plus que comme une rumeur, comme un remède à la mélancolie ambiante que ces instants de confinement nous confèrent.
Petite fenêtre ouverte sur une ville de Province, le talent, la bonne humeur et les réseaux sociaux ont fait le reste. Sujets parfois de critiques que seul leur grand succès justifie (et oui qu’il ne fait pas bon avoir du succès), ils sont le reflet bienveillant de ce que la jeunesse d’aujourd’hui est. Ils nous ont touchés, émus, fait rire, sourire, danser et chanter. Et si la toile est devenue leur support, nous ne pouvons que saluer encore et encore les initiatives d’appel au Bonheur que l’ère numérique apporte dans nos intérieurs confinés.
Merci donc à Fab’ et Marie, merci depuis votre petite communauté verdunoise de faire rayonner cette grande ville, symbole de la résistance à l’implacable oppression. C’est certain, à Verdun le mal ne passe pas, seule votre joie de vivre rayonne un peu partout aujourd’hui dans les quatre coins de France, comme aux grandes heures passées.
Un soutien pour les soignants et pour les voisins…
Lorsque nous les avions rencontrés la semaine passée, ils nous apportaient tous les soirs de leur énergie, et les quelques chansonnettes poussées nous invitaient à réfléchir, de derrière nos écrans, à notre triste situation avec plus d’optimisme. Depuis quelques jours, vous avez été contraints de fermer votre fenêtre que vous forcez encore deux fois par semaine, les mercredi et samedi soir à 20h. Merci de votre présence sur les réseaux sociaux, merci de cette rencontre incroyable, Merci à eux deux de s’être prêtés au jeu de l’interview sur le divan. Et enfin merci à vous tous qui vous relayés sur le net pour faire naître les initiatives de toute part qui donne du baume au cœur aux soignants et renforcent notre nécessaire civisme. Au nom de Psycheclic.com nous vous faisons cyber-chevaliers de tous nos honneurs.
Voici en exclusivité depuis, leur fenêtre ouverte sur le Monde, l’interview sur le Divan de Fab’ et Marie :
Des bon-fêteurs aux bienfaiteurs
Si la psychologue que je suis s’est beaucoup interrogée sur l’impact de ces rendez-vous sur le moral des troupes et sur ce que les troubadours ont toujours su apporter en tant de crise en terme de distanciation psychique, ma consœur sociologue, Jennyfer s’est intéressée quand à elle un peu plus en détails à la notion de Quartier. Ce dernier, si on en croit Jean-Yves Authier dans l’extrait dans son livre « Sociologie du quartier » paru en 2008, définit le quartier comme une unité sociale au sein de laquelle les habitants pratiquent l’essentiel de leurs activités quotidiennes, entretiennent des liens forts de sociabilité et de solidarité fondés sur la proximité et partagent des expériences et des sentiments”. Un lieu de partage du quotidien donc, un lieu qui se veut proximal et un lieu où le vécu commun mènerait naturellement au collectif. Nous les aimons nos voisins, ils sont chiants parfois, font du bruit, sortent les poubelles en claquant les portes, mais ils rythment nos vies.
Facebook, un quartier un peu plus grand…
Comme tout un chacun, il me tarde de retrouver les figures familières de mon quartier, Jérôme, Olivier, Brigitte, Nathalie, Phil, mes illustres compagnons qui donnent une saveur particulière à mes cafés que Jérémy me sert tous les matins. J’attends demain vos conversation matinales, sur la météo, la politique de Macron et les conditions exécrables de circulation à Paris. J’attends les gossips et vos sourires. Arnaud, j’ai si hâte, que tu te réjouisses du beau temps et de ta terrasse qui se remplit. La solidarité née des quartiers et si vous n’êtes plus visibles je ne cesse de penser à vous tous et du plaisir de vous embrasser demain. L’être humain est un être social, ce confinement me le rappelle. Il a besoin de l’Autre pour exister, pour valider son état d’être. J’ai besoin d’un Autre et plus que jamais l’hostilité externe me renvoie à ma nature humaine et mon besoin de cohésion que les écrans me rapportent comme existant. Jamais l’humain n’a été aussi proche de l’humain, et jamais le numérique ne l’aura autant aidé.Sans vous tous, ce n’est plus pareil.
Chaque soir je me connecte avec d’autres habitants, vous, et moi, formons une chaîne sans fin, âme contre âme, du balcon de Fab et Marie le quartier s’agrandi et les réseaux sociaux nous aident à cela. Nous tissons notre propre toile, nous sommes connectés. Je consulte souvent à l’heure des applaudissements mais ne rate aucun des rendez-vous, mes patients m’accompagnent tour à tour sur mon balcon pour vous saluer vous. Je viens vous applaudir vous tous qui gardaient le confinement, les soignants de l’hôpital d’à côté, toutes les personnes qui travaillent et s’exposent pour que la vie puisse continuer, et de mon balcon parisien j’applaudis très fort tout écran allumé pour que puissent résonner dans ce très cher quartier qui est le mien, bien plus que mes mains qui applaudissent, mais l’unité du Monde, et ce jusqu’aux canons de Verdun.
Merci à Lizie, la plus mélomane des confinés, pour la photo et à J-Paul Nicoghossian pour le crédit des images, retrouvez son court métrage à ce lien