L’égalité entre les femmes et les hommes est un sujet souvent porteur de débat dans l’espace public. Pourtant, les données sont claires.
Table des matières
Quelques données
- 1 241 000 femmes victimes de harcèlement sexuel, d’exhibition sexuelle et/ou d’envoi d’images à caractère sexuel et non sollicitées ;
- 230 000 femmes victimes de viols, tentatives de viol et/ou agressions sexuelles ;
- 373 000 femmes ont subi des violences physiques, sexuelles et/ou psychologiques ou verbales de la part de leur conjoint ou ex-conjoint.
Ces données de 2022 extraites d’une enquête du ministère de l’intérieur appuient le quotidien des femmes en France. Personnellement, je ne connais aucune femme et ce, de manière intergénérationnelle, qui ne peut pas raconter un acte de violences sexuelles ou sexistes subies allant de simples remarques violentes, sexistes à des agressions physiques.

Le vivre ensemble, un enjeu qui nous concerne tous
L’espace public est défini comme l’ensemble des espaces de passage et de rassemblement qui sont à l’usage de tous. La plupart de ces espaces publics que nous utilisons au quotidien appartiennent à l’Etat. La loi encadre les comportements autorisés en société au service du vivre ensemble, dans la lignée des penseurs comme Jean-Jacques Rousseau lorsqu’il écrit “Du contrat social” en 1762. Dans notre société contemporaine, la lutte contre les violences sexuelles et sexistes est un enjeu important pour l’Etat comme le rappelle le Plan interministériel pour l’égalité entre les femmes et les hommes 2023-2027 « Toutes et tous égaux ». De nombreuses initiatives luttent déjà contre les violences dans notre société notamment à travers des campagnes publicitaires pour montrer que les violences sont la réalité pour de nombreuses personnes. La mise en place du 3919 24h/24 et 7j/7 depuis août 2021 était déjà un moyen d’aider les femmes victimes de violences conjugales.

Des applications mobiles pour lutter contre les violences
Afin de continuer cette lutte, un appel à projet a été lancé par l’Etat afin d’aider à combattre les violences sexuelles et sexistes à travers des applications créées par des associations et des entreprises, permettant de prévenir et de lutter contre les violences sexistes, sexuelles dans l’espace public et au sein du couple.
Cet appel à projet a été lancé le 25 juin 2024 par les ministères chargés de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Justice, de l’Intérieur et des Transports, et les résultats ont été annoncés le 29 novembre 2024. Cet appel à projet s’adresse aux associations, aux entreprises, aux établissements publics industriels et commerciaux, et à toute personne morale de droit public porteuse d’une application dédiée à la prévention et la lutte contre les violences sexistes, sexuelles et au sein du couple. L’objectif est de “faire connaître des applications existantes en matière de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes et à promouvoir leur utilisation, comme outils complémentaires à ceux des pouvoirs publics”.
Voici les applications lauréates de cet appel à projet pour participer au vivre ensemble et devenir acteur de la lutte contre les violences sexuelles et sexistes.
- App-Elles et UMAY pour signaler des violences sexistes et sexuelles.
- Ti3rs pour sécuriser les échanges entre parents séparés dans un contexte de violences au sein du couple.
- Mémo de vie pour conserver les preuves de violence.
A retenir
Ce qu’il faut retenir, c’est que l’espace public ainsi que les espaces privés ne sont pas des lieux de sécurité assurés notamment pour les femmes qui subissent, d’après les données statistiques ainsi que d’après des témoignages nombreux, le plus de violences. Cette question de l’insécurité des femmes est un enjeu important dont l’Etat se préoccupe notamment au cœur de l’éducation des jeunes avec des prescriptions dans les programmes scolaires et durant des temps scolaires forts. Lutter contre les violences sexuelles et sexistes, c’est en parler, pouvoir les identifier, mais c’est aussi faire en sorte que toutes personnes témoins agissent pour lutter et défendre des personnes victimes et donc s’engager dans une lutte active et consciente autour des violences.

De nombreuses associations n’ont pas attendu la vigilance de l’Etat pour s’organiser et créer des applications communautaires d’entraide, de soutien et de lutte contre les violences sexuelles et sexistes, comme les actions menées par THE SORORITY FOUNDATION avec l’application The Sorority qui permet de rejoindre une communauté de femmes pouvant signaler des situations de violences, ou proposer leur aide pour aider à des situations de violences comme ouvrir leur domicile, leur commerce à une personne se sentant en danger dans l’espace public. THE SORORITY FOUNDATION a aussi une plateforme de soutien SAVE YOU dédiée aux familles françaises établies hors de France et victimes de violence conjugale/intrafamiliale. Cette association n’est pas la seule, mais elle est dans la lignée des applications mises en avant par l’Etat dans le cadre de cet appel à projet.
N’oublions pas que si nous parlons principalement des femmes dans ce texte, les personnes LGBTQI+ sont aussi la cible de nombreuses violences dans l’espace public, mais aussi au sein de leurs foyers comme nous le rappelle la journée du 17 mai, journée mondiale contre l’homophobie. Les centres LGBTQI+ sont souvent des endroits où obtenir de l’aide et qui ont des solutions locales et nationales.
Les applications mobiles pour aider à la prévention et à la lutte des violences sexuelles et sexistes sont un moyen, mais comment savoir si cela sera utile et utilisé ? L’avenir nous le dira et nous n’avons pour le moment pas assez de recul pour en parler en dehors du nombre de personnes ayant rejoint ces applications comme par exemple avec l’application the Sorority qui comptabilise + de 250 000 profils validés de femmes engagées à s’entraider dans l’espace public.
Ces applications mobiles sont, certes, un pas pour favoriser le vivre ensemble, mais réussir à changer en profondeur la société pour garantir la sécurité physique et mentale de tous devrait être la priorité en instruisant les citoyens à des compétences psychosociales d’entraide, de solidarité et de bienveillance et en rendant les citoyens conscients que personne n’est à l’abri d’être témoin ou victime de violences. Les violences sexuelles et sexistes peuvent arriver à n’importe qui, hommes, femmes et enfants. Les femmes sont majoritairement touchées par ces violences, pour autant, il faut pouvoir garantir la sécurité de tous par une attention de tous à ces questions de société.
Pour aller plus loin
Les chiffres de référence sur les violences faites aux femmes – arretonslesviolences.gouv.fr
Chiffres clés – Solidarité Femmes – Solidarité Femmes
Campagnes et outils de sensibilisation | Arrêtons les violences – arretonslesviolences.gouv.fr
Plan national pour l’égalité, contre la haine et les discriminations anti-LGBTQI+ (2023-2026) – ministère chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes de la diversité et de l’égalité des chances.